André MUEL
Architecte messin 1816 - 1886
Les sculptures de Nicolas-Auguste Humbert










Pour la décoration extérieure de ses bâtiments, André Muel faisait appel au sculpteur et statuaire Nicolas-Auguste Humbert. Né à Montigny-lès-Metz, le 7 septembre 1819, il a vécu toute sa vie d'adulte au n° 12 de la rue des prisons militaires (aujourd'hui la rue Maurice Barrès) où il mourut le 8 janvier 1854.
Regardons la façade de l'hôtel de Malherbe, 20-22 en Nexirue :
« On voit, aux croisées, des oves et des consoles fleuries et, aux lintaux, des bouquets de fleurs et de fruits, des acanthes, des coquilles et des pinacles engagés. Les deux portes cochères identiques, en anse de panier, portent, en guise de clé, une niche sur culot pendant qui abrite un petit Bacchus qui se couronne d'une grappe de raisin. Cette statuette païenne et charmante a des proportions d'œuvre en terre cuite.
Dans les écoinçons, des pigeons "se bécotent" et un serpent s'enroule autour d'un cep de vigne.
Le sculpteur Humbert, allié de Muel, a mêlé ici la flore classique à des végétaux naturalistes, juxtaposé bestiaire fantastique et animaux domestiques et conjugué les décors de l'Antiquité, de la Renaissance et du XVIII° siècle. Mais avec sagesse et componction, il contrôla l'exubérance des techniques et des motifs, qu'il inscrivit dans un compartimentage géométrique et une symétrie rigoureuse.
(...)
André Muel et Humbert adoptèrent les mêmes principes de construction et d'ornementation dans d'autres immeubles : n° 7-9-11-13 rue Tête d'Or où des Trophées musicaux et des chutes végétales, des guirlandes, des candélabres s'ajoutent aux motifs du n° 22 Nexirue et prennent des allures de travaux d'orfèvrerie. Au 1 de la rue Pierre Hardie, le jeu est identique et des putti jumelés, dans la ligne de ceux de Clodion, décorent les clés de la porte cochère. Il en est de même au n° 2 rue aux Ours sur une porte batarde.
Les maisons des riches commanditaires de Muel sont de véritables jardins d'enfants ou bien des orchestres d'instruments anciens tels ceux que l'on voit sur les pilastres du pan coupé de la maison n° 26 en Chaplerue. » (Christiane Pignon-Feller, "1848-1918 / Les métamorphoses d’une ville" Éditions du Patrimoine, 2013)
Un putto (putti au pluriel) est un angelot nu et ailé dans les représentations artistiques. C'est notamment un terme architectural italien désignant sur une façade la statue d'un nourrisson joufflu et moqueur. Il s'agit presque toujours d'un garçon et parfois d'un ange.