André MUEL
Architecte messin 1816 - 1886
L'usage de la fonte moulée pour les portes et des sculptures
Poignée de porte
2, rue sous Saint-Arnould
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Sculptures

« César, sa femme et Césarine sortirent de la boutique et entrèrent chez eux par la rue. La porte de la maison avait été refaite dans un grand style, à deux vantaux divisés par des panneaux égaux et carrés, au milieu desquels se trouvait un ornement architectural de fonte coulée et peinte. Cette porte, devenue si commune à Paris, était alors dans toute sa nouveauté. » Balzac, César Birotteau
Ce constat de Balzac, on peut le reproduire pour les immeubles messins de la seconde moitié du XIX° siècle. André Muel fit un usage régulier de motifs en fonte coulée pour les grilles de ses portes, pour des balcons ou des sculptures extérieures de décoration.
Si la fonte de fer est connue depuis le Moyen Âge, son essor coïncide avec la révolution industrielle et la modernisation de la ville sous l’Empire et la Restauration. Matériau résistant adapté à la construction, il sait aussi par sa technique même de fabrication, le moulage, se plier à une infinie variété de formes. Cette double nature lui permet d’investir le décor des immeubles bourgeois, des théâtres et des galeries ouvertes à un public féru de salubrité, de confort et d’agrément. Sa qualité en progrès rapide, sa malléabilité, inspirent architectes et sculpteurs.
Les motifs en fonte utilisés par André Muel n'ont rien d'original. Le promeneur messin attentif retrouvera la même moulure de grille de porte à deux adresses, sur deux immeubles construits par des architectes différents : 22 en Nexirue (André Muel) et 6 rue des Parmentiers. Il y a de fortes probabilités que les deux architectes aient acheté ce modèle sur catalogue auprès des célèbres donderies de Tusey (Meuse) dont le propriétaire était alors un homonyme de Muel. Peut-être un parent par alliance, mais cela reste à vérifier.
Créées en 1832 par Pierre Adolphe Muel, issu d’une famille de maîtres de forges vosgiens, les fonderies de Tusey s’orientent, dès l’origine, vers la fabrication d’objets artistiques en fonte de fer. P.A. Muel coulera les deux fontaines, ainsi que seize colonnes rostrales de la place de la Concorde (1837-1838). Ce mobilier urbain en fonte, symbole de l’union de l’Art et de l’Industrie, est le premier et magistral exemple d’une production qui va révolutionner l’urbanisme et exporter un art de vivre français dans le monde entier.






Une production en série achetée sur catalogue

22, en Nexirue (André Muel)

6, rue des Parmentiers
La paire de chasse-roues du n° 1 rue Pierre Hardie
Un chasse-roue est une pièce en fonte ou en pierre située au pied d'une porte cochère ou d'un mur et qui est destinée à empêcher les roues de détériorer le mur. On le désigne également par boute-roue ou bouteroue.
