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Frédéric (Friedrich) Schüler est né le 19 août 1791 à Bergzabern, ville de Rhénanie-Palatinat qui fut un temps rattachée à la France (département du Bas-Rhin de 1793 à 1815). Ses parents, protestants, étaient instituteurs.

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Avocat à la Cour d’appel de Deux-Ponts (Zweibrücken), il épouse, le 26 février 1824, Anatolie Salmon, née à Conflans-en-Jarnisy en 1802 et domiciliée à Metz.

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En 1831, il est élu à une forte majorité à la diète de Bavière. Il se fait remarquer d'emblée dans cette assemblée délibérative par ses sentiments franchement républicains, ce qui le classe parmi les « incorrigibles », son champ d’action de prédilection étant la commission des finances, bastion de l’opposition.

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Très antiféodal, épris des valeurs de la Révolution française, Frédéric Schüler est un opposant au roi de Bavière auquel le Palatinat se trouve rattaché. Il est à la tête des libéraux palatins qui organisèrent la fête de Hambach, une manifestation de masse qui eut lieu du 27 au 30 mai 1832 contre la royauté de Bavière pour demander plus de libertés, appeler à l’unité nationale allemande, souhaiter une Europe basée sur l’égalité entre les peuples, la souveraineté des peuples et la tolérance religieuse.

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Menacé personnellement après la Fête de Hambach, Schüler quitte la Rhénanie en juillet 1832 et se réfugie à Metz, ville où résidait la famille de son épouse. Le 29 août 1833, il est condamné par contumace à dix ans de proscription et à la perte de ses droits civiques et politiques pour la même durée. Pendant quinze ans, il va se partager entre Metz, où il prend part aux activités des « patriotes », et Paris, où il contribue à créer les associations secrètes d’émigrés.

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La Révolution allemande de 1848 le rappelle irrésistiblement en Allemagne. Frédéric Schüler rentre au pays et se fait élire représentant de la circonscription de la Mauter, sa région natale, à l’Assemblée nationale de Francfort, puis au Landtag de Bavière. Il siège avec tous les autres palatins, démocrates et même républicains, à l’extrême gauche. Il se prononce contre l’hérédité de l’Empire, sans toutefois partager l’extrémisme de ses compatriotes radicaux qui vont jusqu’à préconiser la sécession du Palatinat d’avec la Bavière.

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Réélu au Landtag bavarois, il renonce à son mandat le 19 novembre 1849. Ne pouvant se consoler de l’échec de la démocratie parlementaire en Allemagne, il se retire définitivement à Metz où son exil volontaire se prolongera jusqu’à sa mort en 1873, quelques mois après l’annexion de Metz par l’Allemagne et son régime politique d’alors que Frédéric Schüler a toujours combattu. En 1851, il est condamné à mort par contumace par l’Etat de Bavière.

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Les domiciles successifs de Schüler à Metz ont été : 2, rue de la Paix (1836), 1 rue de la Crête (actuelle rue Dupont-des-Loges) (1840), 5 rue du Haut-de-Sainte-Croix (1843) et 3 rue des Trinitaires (1846). Il possédait également une résidence secondaire à Sainte-Ruffine où il est enterré dans le cimetière qui jouxte l’église de cette commune du Pays Messin.

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Trois filles sont nées de son mariage avec Anatolie Salmon : Pauline Emilie (1825), Camille Mathilde Adélaïde (1826), Ernestine (1827).

Metz et la démocratie allemande

Deux théoriciens et pionniers de la démocratie allemande ont des liens étroits avec Metz : Frédéric Schüler et Frédéric Pistor.

Réfugié en France, Frédéric Pistor devint avocat à Metz. En automne 1870, il lance un ultime appel pour protester par avance contre toute annexion de l’Alsace-Lorraine. Il prophétise alors que la victoire ainsi acquise ne saurait durer et conclut : « La prospérité de l’avenir est dans l’alliance des peuples ».

La manifestation d’Hambach a été en partie préparée à Metz. Ses inspirateurs, Saboye, Von Denis, Czinsky, Pistor et Schüler se sont réunis à Metz, en compagnie de plusieurs républicains français pour les ultimes préparatifs.

Frédéric Schüler (1791 - 1873)

Un républicain, théoricien et pionnier
de l’unité allemande et de sa démocratie

De 1846 à 1873, le 3 rue des Trinitaires a été la résidence de Frédéric Schüler, homme politique allemand.

Républicain convaincu, il milita pour l’unité allemande dès 1831. Condamné pour ses opinions politiques par le royaume de Bavière, il se réfugia à Metz où il mourut le 26 juin 1873.

Portrait de F. Schüler

Tableau représentant la fête de Hambach (1832)

Tombe de Frédéric Schüler et de sa famille au cimetière de Sainte-Ruffine.
Le monument a été rénové en 2015 par l'association allemande Freundeskreis der Siebenpfeiffer-Stiftung

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