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Nicolas Jaclard est né le 13 octobre 1820 à Metz. Son père était également fondeur de cloches. En 1848, il devint secrétaire de "l'Union des travailleurs" fondée par l'ouvrier typographe messin Jean Ronfort qui, en 1848, fut le premier candidat à se présenter en France sous la double étiquette d’ouvrier et de socialiste.

Le 10 janvier 1851, il rédigea une circulaire annonçant que "les travailleurs démocrates de Metz, reconnaissant l'urgente nécessité d'éclairer les classes laborieuses des villes et des campagnes, ont ouvert une souscription permanente et hebdomadaire [...] destinée à répandre gratuitement les idées socialistes".

Une perquisition opérée chez lui permit de découvrir l’existence d’un comité clandestin parallèle à l’« Union des Travailleurs ». Cette dernière fut interdite, par le maire de Metz, le 2 mars 1850. 
Nicolas Jaclard écrivit au maire pour protester contre cette décision. Il en profita pour lui faire remarquer que l’« Union des travailleurs » n’était pour rien dans l’organisation de la collecte qui avait été décidée en dehors d’elle. En décembre 1851, quelques jours après le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte, Nicolas Jaclard fut interné comme « révolutionnaire », puis placé sous la surveillance de la police.

A la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 et de l'insurrection qui suivit, 26 848 individus furent poursuivis et jugés. Vingt Mosellans figuraient dans cette liste dont Nicolas Jaclard qui fut mis sous surveillance, alors que d'autres étaient déportés.

Le dossier concernant Nicolas Jaclard pour cette poursuite judiciaire évoque des antécédents et les motifs de sa mise sous surveillance :

- Antécédents : 25 frs d'amende le 11 juin 1849 pour outrage à agents, 5 frs d'amende le 09 octobre 1850 pour détention d'armes de guerre.

- Observations et motifs : Secrétaire d'une société secrète dite l'Union des Travailleurs. Homme d'action et pouvant, dans une circonstance donnée, exercer une certaine influence sur la partie inférieure de la population. Il s'est néanmoins abstenu de toute manifestation coupable ou compromettante depuis plusieurs mois; et notamment pendant les événements de décembre dernier.

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Sources :
Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, mouvement social.

Centre Georges Chevrier (Université de Bourgogne, CNRS, Poursuivis à la suite du coup d'État de décembre 1851.

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Nicolas Jaclard (1820 - ? )

Un célèbre fondeur de coches messin,

socialiste convaincu, arrêté et mis sous surveillance après le coup d'État de 1851

Au milieu du XIX° siècle, le 4 rue des Trinitaires était habité par Nicolas Jaclard, fondeur de cloches. Socialiste convaincu, oncle de Charles Victor Jaclard, un des animateurs du mouvement de la commune à Paris, il était étroitement surveillé par le pouvoir politique de l'époque et notamment par les services de police de Napoléon III.

Vers 1844, Nicolas Jaclard s'établit fondeur de cloches dans la rue du Coffe-Millet, toute proche de la rue des Trinitaires où il résidait et où il avait aussi un atelier, comme le précise "La Moselle administra-tive", publiée en 1867 par Édouard Sauer, archiviste de la préfecture.

La fonderie de la rue Coffe-Millet fut détruite par un incendie le 29 septembre 1859. Elle fut aussitôt reconstruite et subsista jusqu'en 1870.

Nicolas Jaclard est l'oncle de Charles Victor Jaclard (1840-1903) l'un des premiers socialistes français, membre de la Première Internationale et meneur de la Commune de Paris.

Né à Metz, Victor Jaclard a fait des études de médecine. Il a été un farouche opposant  à la politique de Napoléon III. Installé à Paris en 1864, il entre rapidement en contact avec les partisans de Louis Auguste Blanqui.

Victor Jaclard est l'un des premiers socialistes français à se joindre à la Première Internationale, fondée en 1864 à Londres.  Il a participé activement à la Commune de Paris,période insurrectionnelle de l'histoire de Paris (mars 1871). 

Victor Jaclard

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