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Petites histoires, grands immeubles

Hôtel Malherbe

20 - 22, en Nexirue

André Muel était-il un plagiaire ? (1/2)

Dans son ouvrage 1848-1918 / Les métamorphoses d'une ville, Christiane Pignon-Feller se montre sévère avec André Muel qu'elle accuse de plagiat.

En dressant l'histoire de l'architecture à Metz pendant la seconde moitié du XIX° siècle, l'historienne évoque les influences des architectes parisiens de l'époque sur les travaux de leurs confrères de Metz. A propos de l’œuvre de Muel au 20-22 en Nexirue, elle n'hésite pas à écrire :

« Si cette façade tape-à-l’œil anime la tranquille Nexirue de sa fallacieuse nouveauté, elle n’est malheureusement pas une création originale. En effet, il s’avère que Muel, en mal d’inspiration ou à la demande de M. de Malherbe, son commanditaire, a puisé son inspiration, lui aussi, dans les planches gravées de la Revue générale de l’architecture et des travaux publics.

Les entrées du n° 22 en Nexirue ressemblent à s’y méprendre à celles de l’hôtel particulier n’° 26 rue Saint-Georges à Paris, construit par l’architecte Édouard Renaud en 1842. Les sculptures d’Humbert reproduisent celles de Garraud et Desboeufs sur le même hôtel. Les putti parisiens sont plagiés trait pour trait à Metz.

Comble d’ironie, dans la province bien-pensante, M. de Malherbe, un notable, se faisait construire un hôtel particulier qui ressemblait à s’y méprendre à la première demeure achetée par ma future Païva, l’une des plus célèbres courtisanes de Paris. »  

On suspectera d'abord une erreur dans le texte de Christiane Pignon-Feller. La fameuse et célèbre villa Païva se trouve en fait au 28 de la place Saint-Georges à Paris et c'est en 1840 que l'architecte Édouard Renaud la construisit. (voir ici)

 

On comparant les photos des deux immeubles, celui de Renaud à Paris et celui de Muel à Metz, on voit bien qu'ils relèvent tous deux d'un même style, voire d'une même orientation architecturale, celle en vogue sous Napoléon III, mais soutenir qu'il y a plagiat ou copie par manque d'inspiration de l'architecte messin est, non seulement une exagération, mais un mauvais procès. On laissera toutefois le lecteur se forger son propre jugement en comparant les photos.  

Sources :

 

Christiane Pignon-Feller,

"1848-1918 / Les métamorphoses d’une ville"

Éditions du Patrimoine, 2013

André Muel,
20-22 en Nexirue Metz (1853)
Édouard Renaud,
28 place Saint-Georges Paris (1840)

© 2016 Muel-Fecit. Créé avec Wix.com

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